« Un aller simple »
de Laurent Heynemann
19h : l’équipe de Cinémania se retrouve avec Michel Fauré (sans l’amitié de qui, une fois de plus, cette rencontre n’aurait pu
se produire !) chez Christopher et Audrey, maison chaleureuse et tableautée où il fait bon bavarder et grignoter… Laurent Heynemann arrive en même temps que le Beaujolais nouveau, il nous
parle de sa vie, de son œuvre, de ses rencontres (Anouk Aimée dans le TGV !)… Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à :
19h45 quand Julien appelle Christine pour lui annoncer qu’il n’a pas reçu les bonnes bobines ! Il s’agit de celles du film de
José Giovanni qui porte le même titre : « Un aller simple »… Heureusement, L.Heynemann a apporté un CD de son film à Christine, et, après quelques réglages, Julien peut quand même projeter le
film aux 90 spectateurs attentifs et indulgents…
21h : Malgré la très médiocre qualité de l’image, on peut suivre l’histoire…. J’imagine que le Haut Atlas est plein de lumière,
j’imagine que les paysages sont pleins de silence et de grandeur, ils essaient en vain de se faufiler entre les rayures de l’écran…
Aziz est de nulle part et de personne, il a été trouvé mais pas vraiment recueilli… trahi par ses amours gitanes et pour les besoins
médiatiques du ministère de l’immigration, il devient un marocain clandestin sans papier qu’un fonctionnaire déprimé et coupé de la vie va reconduire dans son village d’origine… Mais quel village
? Comme Aziz n’a pas d’origine, il va inventer un pays imaginaire, celui des Hommes Gris… Quand on n’existe pas vraiment, autant aller chercher un endroit qui n’existe pas non plus… Les deux
laissés pour compte, Jean-Pierre et Aziz, guidés par une délicieuse jeune fille, agrippés à leurs rêves, se retrouvent nulle part, très loin, s’y trouvent des raisons de vivre et, pour la
première fois, tissent des liens sincères qui les libèrent et leur permettent de se raccrocher au monde… Personne n’est dupe, mais tout le monde veut y croire, et nous aussi… Les acteurs sont
convaincants et attachants, le ton est chargé d’humour et de tendresse…
La fin est optimiste et ouverte, complètement différente de celle du livre de Didier Van Cauwelaert (prix Goncourt 1984) dont le
scénario est tiré.
Après le film, Laurent Heynemann nous parle longuement du film, de Jacques Villeret, de son travail en général et de l’adaptation
littéraire en particulier : les auteurs qu’il faut suivre au pied de la lettre (Maupassant…) et ceux avec lesquels on peut prendre des libertés (Frédéric Dard…)
23h30 : retour au Maroc dans le hall du cinéma avec le thé et les délicieux gâteaux de Mohamed … dernier bavardage pour clore
une journée riche en mots et en images…
Merci à Laurent Heynemann de nous l’avoir offerte !