“Le temps qu’il reste”
de Elia Suleiman
Avec Saleh Bakri, Yasmine Haj, Leila Muammar
Français, palestinien - Comédie dramatique
1h 45min – produit en 2009
Nuit, orage, tempête, pluie : de quoi effacer l’environnement présent et trouver un autre chemin, celui de la mémoire…
Elia Suleiman retrace la vie de ses parents et son enfance, à Nazareth, depuis la fondation d’Israël en 1948, quand les habitants de Palestine sont devenus Israéliens, en liberté très surveillée dans leur pays, dans leurs maisons, entre leurs murs, leurs terrasses et leurs oliviers…
1948, 1970, 1980, 2009… les mêmes gens, les mêmes lieux, les mêmes brutalités, les mêmes résistances, les mêmes résignations, les mêmes théories du voisin et les mêmes regards… un sort immuable, seuls quelques détails changent, l’injustice devient familière, la fatalité et le silence s’installent, le présent arrive lentement, amenant le Suleiman d’aujourd’hui…
Pas de cris ni de violence, pas d’animosité, seulement de la mélancolie qui prend tellement de profondeur qu’elle finit par ressembler à de la douleur. Dans le 4ème chapitre, celui qui se déroule en 2009, Elia Suleiman joue son propre rôle à la Buster Keaton, clown triste et silencieux, burlesque et tendre. Il arrive au moment de sa vie où on ne regarde plus devant, mais où on se retourne pour regarder derrière, de façon particulière, sur un ton qui n’appartient qu’à lui : humour décalé avec subtilité et gravité, c’est fort et drôle à en pleurer…